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Astrophotography by Philippe Gilberton

Un vieux rêve d’astronome amateur de voir sous notre latitude une aurore boréale, cela s’est produit dans la nuit du 10 au 11 Mai 2024. Elle fût visible dans de nombreuses régions d’Europe du Nord et plus particulièrement près de chez moi en Bretagne où le ciel était clair. Le spectacle était si beau et coloré par le flux puissant de particules ionisées principalement composé d’oxygène et d’azote que j’ai décidé de le partager avec vous au travers de quelques photos. Les couleurs sont particilièrement mises en valeur par le capteur de l’appareil photo mais je peux vous dire qu’à l’œil nu je distinguais nettement le vert pâle et le rose presque rouge parfois des volutes aurorales. Cette ionisation se produit à haute altitude entre 50 km pour les particules de couleur verte et jusqu’à 200 km pour celles de couleurs roses ou rouges. Cela explique le fait que la couleur verte est visible le plus souvent sous la couleur rose ou rouge. Une telle tempête solaire de type G5, le plus haut niveau à l’échelle météorologique spatiale, ne s’était pas produite depuis 2003. D’autres évènements similaires pourraient se produire car nous sommes sur le pique d’activité du cycle solaire qui se reproduit en moyenne tous les 11 ans mais évidemment rien ne le garanti.

        Tout dabord merçi à Jérémie Vaubaillon pour me permettre la publication de ces images prises au T120 de l’OHP(Observatoire de Haute Provence).

       En effet dans le cadre de ma formation au DU ECU(Diplôme Universitaire  Explorer et Comprendre l’Univers) j’ai eu le privilège de suivre le stage d’observation à l’OHP situé à 650 m d’altitude au coeur du Luberon.

   Ce stage est organisé par Jérémie Vaubaillon directeur du DU ECU. Il est étalé sur 4 jours et réparti en 3 groupes de 4 à 5 stagiaires max.. Chaque groupe pratique l’observation sur 3 telescopes de diamètre 80 cm,1.2 m et 1.52 m. Ce dernier est réservé à l’analyse spectrale par réseau de diffraction.

Observatoire de Haute Provence
Telescope de 1,20m

Un peu d’histoire:

      A l’origine ce télescope avait trois ports Newton. La mécanique du télescope fut installée à l’Observatoire de Paris en 1875 et il fut utilisé entre 1879 et 1897. Suite à la décision de créer l’OHP, il fut rénové et installé à St.Michel entre 1941 (pour la mécanique, d’origine Eichens, refaite par la maison Secretan) et 1942 (pour l’optique). Après sa première argenture en 1943 , il était enfin prêt à fonctionner. Les premières images furent prises le 7 Août 1943, et le premier spectre le 23 Juillet 1944.

         Inventeur du miroir de télescope en verre argenté, Léon Foucault construit en 1862 un télescope de 80cm, maintenant exposé à Marseille, et conçoit peu après un plus grand, de 120cm de diamètre, mais il meurt en 1868 avant son achèvement. Un premier miroir de 120cm coulé en 1863 par la Compagnie Saint-Gobain et taillé en 1876 par Adolphe Martin (élève de Foucault) ne donna jamais satisfaction. Il fut ensuite repoli par André Couder en 1931 et installé sur le telescope en 1942, reposant sur des leviers astatiques. Ce miroir fut accidentellement ébréché en janvier 1945 lors de sa deuxième argenture et donna des mauvaises images (il est maintenant exposé dans la salle de projection, mais l’éclat de 4cm n’est plus visible car Couder meula un biseau sur le bord). Un deuxième miroir, coulé en 1877, fut recuit par Saint Gobain et taillé par Couder, et remplaça le premier en 1953. Depuis 1957 il est régulièrement aluminé dans la cuve située au bâtiment du 193cm et installée au même temps que lui.

 

De nos jours:

     Le T120(Telescope de 120 cm de diamètre) est un télescope Newton qui utilise un miroir de 120cm ouvert à f/6 (longueur focale mesurée 7.232m). Son miroir secondaire peut tourner de 120° autour de l’axe optique du miroir primaire pour alimenter deux foyers. La bonnette du premier foyer est équipée d’une caméra CCD pour l’imagerie directe depuis 1988 puis elle a été remplacée le 20 octobre 2014 par une nouvelle caméra Andor Ikon L 936 équipée d’un CCD 2048×2048 offrant un champ de 13.1’×13.1′. Elle est refroidie à -60°C par effet Peltier à triple étage. Elle est utilisée pour divers travaux de photométrie et d’astrométrie (étude de transits exoplanétaires simultanément avec les observations spectroscopiques au 193cm avec SOPHIE, imagerie de galaxies et de régions HII, observations des petits corps du Système Solaire et suivi du télescope spatial européen Gaia). Un guidage automatique équipe le télescope.

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